La Maison Blanche fait face à une tempête politique et juridique après qu’un ancien présentateur vedette de Fox News a dénoncé un « gros problème » autour d’un ordre d’exécution présumé contre des survivants en mer. Enquête sur une affaire explosive qui secoue les États-Unis.
Par @lemanifestmedia
Molly Riley / Wikimedia Commons
Un raid naval devenu scandale d'État
Le 2 septembre 2025, au large des côtes des Caraïbes, un navire soupçonné de transporter des trafiquants de drogue vénézuéliens est pris pour cible par les forces américaines. L’attaque, validée selon la Maison Blanche par l’amiral Frank Bradley, s’inscrit dans le cadre d’une opération anti-narco menée sous l’administration Trump 2.0. Mais ce qui aurait dû être une démonstration de force tourne rapidement à la controverse, des informations fuitent, affirmant qu’une seconde frappe a été ordonnée délibérément pour éliminer les survivants du premier tir.
Selon plusieurs rapports, notamment du Washington Post et de Politico, des hommes, encore vivants et accrochés à l'épave, auraient été ciblés de nouveau. Le Département de la Défense affirme que ces frappes visaient des « narco-terroristes en fuite », mais les critiques pleuvent.
« Si c’est confirmé, c’est un véritable problème pour la Maison Blanche », a déclaré Brit Hume, figure emblématique de Fox News, lors d’une émission diffusée lundi soir.
Le secrétaire à la Guerre Pete Hegseth a confirmé que les États-Unis ont mené, le 24 octobre 2025, une frappe meurtrière contre un navire opéré par des individus présentés comme des narco-terroristes dans la mer des Caraïbes. (Department of War)
Les accusations ont pris une dimension dramatique lorsqu’il a été question d’un « ordre de tuer » — un ordre explicite d’exécution ciblée. Pour de nombreux experts en droit international, cette décision pourrait constituer une violation flagrante des Conventions de Genève si les survivants ne représentaient plus une menace.
« Si les individus étaient hors de combat, blessés ou naufragés, leur élimination est non seulement immorale mais potentiellement criminelle », estime Dan Merriam, analyste en sécurité pour CrisisWatch.
Les organisations de défense des droits humains comme Human Rights Watch et l’ACLU ont déjà appelé à une enquête indépendante. Certaines envisagent même de porter plainte devant des juridictions internationales.
Face à la polémique, le Secrétaire à la Défense Pete Hegseth — surnommé par ses détracteurs « Pentagon Pete » — défend bec et ongles la décision : « Nous ne caressons pas les terroristes dans le sens du poil. On les élimine. Point. »
La Maison Blanche assure, de son côté, que les ordres ont été donnés dans un cadre strictement légal. Pourtant, l’affaire met en lumière une opacité inquiétante autour des chaînes de commandement et des critères d’engagement dans les opérations militaires extérieures.
Le Congrès se fracture sur le sujet. Tandis que les Républicains modérés s'inquiètent des potentielles conséquences diplomatiques, certains Démocrates dénoncent un crime de guerre en puissance. Une commission d'enquête pourrait voir le jour, à la demande de plusieurs élus indépendants.
La population, elle, reste partagée. Certains applaudissent une posture de fermeté face aux cartels. D'autres redoutent une dérive autoritaire, dans laquelle la frontière entre justice et vengeance s’estompe dangereusement.
Ce nouveau scandale illustre les tensions internes du second mandat de Donald Trump. Entre une ligne dure revendiquée sur la sécurité et les critiques croissantes sur la légalité des moyens employés, la présidence semble naviguer entre contrôle autoritaire et crise de légitimité.
Le risque ? Que l’affaire ne fasse boule de neige et entame encore davantage la crédibilité des institutions militaires américaines à l’international, déjà fragilisées depuis le retrait brutal d’Afghanistan et les tensions avec l’OTAN.
Plusieurs médias dont Reuters et Time prévoient de publier cette semaine des documents exclusifs sur l’opération. Si la traçabilité du « ordre de tuer » remonte jusqu’aux plus hauts niveaux de l’exécutif, c’est tout l’équilibre des pouvoirs qui pourrait vaciller à Washington.
ÉCRIT PAR : LA RÉDACTION
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