Les conseillers vaccins de la santé publique américaine ont voté la fin d’une politique vieille de trente ans. Une décision jugée stratégique par la nouvelle équipe sanitaire, mais vivement critiquée par une large partie de la communauté médicale.
Par @sahbymehalla
Le Dr Robert Malone préside une réunion du Comité consultatif sur les pratiques de vaccination (ACIP) des CDC à Atlanta, le vendredi 5 décembre 2025, afin d’examiner des modifications des recommandations concernant le vaccin contre l’hépatite B pour les nourrissons. (Photo AP / Ben Gray)
Dans un virage sanitaire majeur, le comité consultatif sur les vaccinations (ACIP) placé auprès des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) aux États-Unis a voté pour mettre fin à la recommandation universelle d’administrer le vaccin contre l’hépatite B à tous les nouveau-nés. Le panel a acté une « suppression de la recommandation large », au profit d’une stratégie ciblée exclusivement sur les nourrissons nés de mères infectées ou non testées.
Ce renversement, adopté à 8 voix contre 3, marque un tournant décisif dans la politique vaccinale américaine. D’après Stat News, cette décision s’inscrit directement dans l’objectif du Secrétaire à la Santé, Robert F. Kennedy Jr., de « refondre en profondeur » les recommandations vaccinales établies. Le média rappelle que la politique précédente — en vigueur depuis 1991 — avait contribué à réduire massivement les infections néonatales à l’hépatite B.
Du côté des critiques, les réactions ont été immédiates. Scientific American rapporte que de nombreux experts jugent cette décision « sans fondement scientifique nouveau » et potentiellement dangereuse, en particulier pour les familles vulnérables ou insuffisamment suivies. Plusieurs spécialistes cités estiment que retirer la dose universelle pourrait entraîner une remontée des infections, notamment dans les cas où les tests maternels sont absents, tardifs ou inexacts.
La nouvelle stratégie crée désormais un modèle « de décision clinique partagée », où parents et médecins devront évaluer ensemble la pertinence de la vaccination à la naissance. Une évolution saluée par certains défenseurs de la liberté parentale mais considérée par des pédiatres comme une source probable d’inégalités d’accès.
La nouvelle recommandation divise profondément les professionnels présents, plusieurs membres du comité eux-mêmes auraient exprimé leur malaise face à une modification aussi radicale, sans données nouvelles suggérant un risque accru lié au vaccin.
Pour les partisans du changement, cette mesure offre davantage de flexibilité et met fin à une politique jugée « datée ». Pour ses opposants, elle constitue un recul de santé publique susceptible d’affecter durablement la prévention des hépatites virales chez les plus jeunes.
Une chose est certaine, le débat entourant les politiques vaccinales américaines, déjà fortement politisé, vient de franchir une nouvelle étape.
ÉCRIT PAR : SAHBY MEHALLA
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