À l’Élysée, Emmanuel Macron et Mahmoud Abbas ont annoncé la création d’un comité conjoint chargé de poser les bases juridiques, constitutionnelles et institutionnelles de l’État palestinien. Une étape décisive pour donner corps à la reconnaissance de la Palestine par la France et relancer la solution à deux États.
Par @lemanifestmedia
Le président français Emmanuel Macron accueille le président palestinien Mahmoud Abbas au palais de l’Élysée, à Paris, en France, le 11 novembre 2025. Photo : AA
Quelques semaines après la reconnaissance officielle de l’État de Palestine par la France, Emmanuel Macron et Mahmoud Abbas ont annoncé, lors d’une rencontre à l’Élysée, la création d’un comité conjoint chargé de la consolidation de l’État palestinien. Derrière ce geste symbolique, Paris veut désormais ancrer sa décision dans une dynamique institutionnelle et politique concrète.
« Nous avons décidé ensemble de créer un comité pour la consolidation de l’État de Palestine », a déclaré Emmanuel Macron aux côtés du président de l’Autorité palestinienne. Ce comité, qui réunira des experts français et palestiniens, aura pour mission de travailler sur les aspects juridiques, constitutionnels, institutionnels et organisationnels du futur État palestinien.
Selon The National, le président Abbas aurait déjà présenté à son homologue français une ébauche de constitution palestinienne, sur laquelle ce comité s’appuiera pour finaliser un cadre légal cohérent et durable.
Pour Paris, il s’agit de transformer la reconnaissance symbolique en processus structurant. « Ce n’est pas un geste diplomatique isolé, mais un engagement dans la durée », a précisé un conseiller diplomatique cité par Daily Sabah.
En reconnaissant officiellement l’État de Palestine, la France s’est démarquée de plusieurs partenaires européens encore réticents à franchir ce pas. Cette décision, saluée par Mahmoud Abbas comme « un acte de courage et de justice », s’inscrit dans une stratégie plus large de réengagement diplomatique français au Proche-Orient.
Le comité franco-palestinien devrait aussi contribuer à préparer des élections transparentes, renforcer les institutions civiles et définir les bases d’une gouvernance unifiée en Cisjordanie et à Gaza.
Pour Macron, cette initiative vise à encourager « une voie politique et institutionnelle » plutôt qu’une confrontation armée. À l’Élysée, il a également mis en garde contre toute annexion partielle ou totale des territoires palestiniens par Israël, estimant qu’une telle démarche constituerait « une ligne rouge ».
Ce comité apparaît comme une tentative de donner une réalité administrative et légale à l’État palestinien, mais les obstacles restent considérables :
- Absence d’unité politique entre la Cisjordanie et Gaza,
- Blocage diplomatique au sein du Conseil de sécurité de l’ONU,
- Et surtout, scepticisme d’Israël, qui considère toute reconnaissance unilatérale comme une entrave aux négociations bilatérales.
Malgré cela, la France espère jouer un rôle moteur dans la relance de la solution à deux États, en apportant un soutien institutionnel et technique là où la diplomatie a longtemps échoué.
En somme, ce comité pour la consolidation de l’État de Palestine marque une évolution stratégique, la reconnaissance française ne se limite plus à une posture diplomatique, elle s’accompagne désormais d’un engagement concret dans la construction d’un État.
Pour Paris, il s’agit d’incarner une vision à long terme, où la diplomatie se traduit par des actions structurelles, au service d’une paix durable et d’une souveraineté effective.
« La France et la Palestine vont désormais travailler main dans la main pour donner corps à un État qui est resté trop longtemps une promesse. » a résumé un diplomate européen cité par The National.
ÉCRIT PAR : LA RÉDACTION
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