Alger : l’Algérie ouverte à une médiation encadrée par l’ONU sur le Sahara occidental

Publié le 20 novembre 2025 à 17:10

L’Algérie affirme son soutien à une médiation entre le Maroc et le Front Polisario sur la question du Sahara occidental, à condition qu’elle s’inscrive dans le cadre des Nations Unies. Une ouverture diplomatique stratégique dans un conflit gelé depuis des décennies.

Par @lemanifestmedia

Alger : l’Algérie ouverte à une médiation encadrée par l’ONU sur le Sahara occidental

Dans un climat géopolitique régional toujours tendu, l’Algérie a réaffirmé ce mardi 19 novembre 2025 sa volonté de contribuer à une solution diplomatique sur le conflit du Sahara occidental. Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a déclaré que son pays était disposé à « soutenir toute initiative de médiation » entre le Maroc et le Front Polisario, à condition que cette démarche soit menée sous l’égide des Nations Unies.

Lors d’une conférence de presse tenue à Alger, Ahmed Attaf a insisté sur le fait que « l’Algérie ne ménagera aucun effort pour appuyer toute médiation respectant le cadre onusien et reposant sur les fondements d’une solution juste, durable et définitive ». Cette déclaration survient dans un contexte où la question sahraouie reste l’un des dossiers les plus sensibles du Maghreb, cristallisant depuis plus de quarante ans les tensions entre Alger et Rabat.

Alger, qui soutient historiquement le Front Polisario – mouvement indépendantiste sahraoui –, n’avait jusqu’à présent jamais évoqué ouvertement la possibilité de jouer un rôle dans une médiation active. Ce changement de ton, bien que conditionné par le respect des résolutions onusiennes, marque un tournant diplomatique notable. « L’heure est à la responsabilité collective », a insisté Attaf, appelant les parties au conflit à faire preuve de « courage politique ».

Depuis la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc en 2021, les discussions officielles sur la question du Sahara occidental s’étaient largement figées. Cette nouvelle prise de position pourrait ainsi rouvrir des perspectives pour une relance du processus politique, notamment autour des efforts de l’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura.

Le Sahara occidental reste aujourd’hui l’un des derniers territoires non autonomes au monde selon l’ONU. Le Maroc contrôle la majeure partie de cette région désertique qu’il considère comme partie intégrante de son territoire, tandis que le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, revendique l’indépendance. Plusieurs résolutions du Conseil de sécurité appellent à une solution politique, mutuellement acceptable, mais les divergences sur la tenue d’un référendum d’autodétermination bloquent toute avancée concrète.

Le soutien déclaré de l’Algérie à une médiation encadrée par l’ONU ne signifie pas une normalisation imminente avec Rabat, mais peut s’interpréter comme un signal d’ouverture pragmatique à l’heure où les équilibres régionaux sont en constante recomposition, notamment sous la pression des enjeux énergétiques, sécuritaires et diplomatiques dans le Sahel et la Méditerranée.

Reste à savoir si cette déclaration trouvera un écho favorable côté marocain. Pour l’instant, Rabat n’a pas réagi officiellement. Mais certains analystes estiment qu’un geste algérien, même symbolique, pourrait servir de tremplin à une relance du dialogue, à défaut d’un véritable rapprochement bilatéral.

Pour rappel, les dernières négociations quadripartites impliquant le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie remontent à 2019. Depuis, les tensions ont repris sur le terrain, notamment après la rupture du cessez-le-feu de 1991 fin 2020.

Alors que les regards se tournent vers l’ONU et son envoyé spécial, la déclaration d’Alger pourrait bien repositionner l’Algérie comme un acteur diplomatique incontournable dans la région – à condition que le contexte politique le permette.

 

ÉCRIT PAR : LA RÉDACTION

Ajouter un commentaire

Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire.