C’est une découverte à mi-chemin entre Jurassic Park et The Last of Us, des chercheurs ont mis au jour deux fossiles de champignons parasitaires datant de près de 100 millions d’années, parfaitement conservés dans de l’ambre. Ce que ces échantillons révèlent ? Que la manipulation biologique façon "zombie" existait déjà bien avant l’apparition de l’Homme.
Par @radiosiskofm
Une mouche vieille de 99 millions d’années, enfermée dans de l’ambre, montre des signes d’infection par un champignon zombificateur préhistorique. — Institut de géologie et de paléontologie de Nankin, Académie chinoise des sciences (NIGPAS)
Les champignons identifiés, Paleoophiocordyceps gerontoformicae et Paleoophiocordyceps ironomyiae, appartiennent à la redoutable famille des Ophiocordyceps. Ces organismes sont connus pour infecter des insectes — en particulier des fourmis et des mouches — jusqu’à en prendre le contrôle, les forçant à grimper sur des hauteurs avant que le champignon ne germe littéralement de leur tête pour libérer ses spores.
L’étude, publiée dans la revue Fungal Biology et relayée par le Smithsonian Magazine, s’appuie sur des échantillons d’ambre birmane vieux de 99 millions d’années, préservant ces interactions morbides avec une précision saisissante.
Ce qui fascine les chercheurs, ce n’est pas seulement la beauté des spécimens, mais la complexité de leur mécanisme infectieux — déjà abouti il y a plus de 100 millions d’années. Les périthèces (structures reproductrices des champignons) sont encore visibles, et montrent que les mécanismes de reproduction du champignon « zombie » n’ont que peu changé en un siècle d’évolution.
« Cela montre à quel point ces parasites sont bien adaptés à leurs hôtes depuis très longtemps », explique a ABC News le mycologue George Poinar Jr., de l’université de l’Oregon, co-auteur de la découverte.
Autre élément troublant, les fourmis parasitées étaient apparemment éloignées des zones de nidification, comme si leurs congénères avaient appris à les écarter pour protéger la colonie. Des comportements que l’on observe encore aujourd’hui, et qui laissent entrevoir une forme de « médecine sociale » chez les insectes dès le Crétacé.
Une découverte aux multiples implications
Évolution biologique : Elle repousse à 130 millions d’années l’origine des relations hôte-parasite complexes.
Fossiles précieux : L’ambre se révèle une capsule temporelle inégalée pour étudier les interactions écosystémiques anciennes.
Biotechnologie : Ces champignons pourraient inspirer des applications médicales ou agronomiques, par exemple dans la lutte biologique ciblée contre les insectes ravageurs.
L’œil du futur : et maintenant ?
Si la science-fiction vous a fait frémir devant l’idée de champignons zombificateurs, dites-vous que la réalité l’a déjà fait — et bien avant nous. Ces fossiles nous rappellent que la vie — même dans ses formes les plus étranges — trouve toujours un chemin… y compris pour hacker l’esprit d’un hôte.
ÉCRIT PAR : RADIO SISKO FM
Ajouter un commentaire
Commentaires